La génération des baby-boomers, née entre 1946 et 1964, va bientôt atteindre l’âge de la retraite. Cette génération représente une part importante de la population mondiale, et leur âge avancé aura des répercussions sur de nombreux secteurs de l’économie, y compris l’immobilier.
La première chose à prendre en compte est l’augmentation de la demande de logements adaptés. En effet, les baby-boomers auront besoin de logements plus accessibles et plus faciles à vivre, avec des équipements spécialement conçus pour les personnes âgées, tels que des rampes d’accès, des douches sans seuil, des poignées de maintien et des portes plus larges pour faciliter la circulation des fauteuils roulants. De plus, les baby-boomers voudront probablement vivre dans des quartiers où les services et les commodités sont facilement accessibles, comme les centres commerciaux, les hôpitaux, les pharmacies et les transports en commun.
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La deuxième chose à prendre en compte est la demande croissante pour les logements intergénérationnels. Les baby-boomers veulent rester actifs et socialement engagés, et de plus en plus d’entre eux recherchent des logements qui leur permettent de rester chez eux.
En 2050 selon l’INSEE, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus devrait quasiment doubler. Celui des personnes de 75 ans, tripler pour atteindre 11,6 millions, celui dès 85 ans et plus, potentiellement concernées par une perte d’autonomie, pourrait être multiplié par quatre (4,8 millions en 2050).
Avec l’allongement de la durée de vie, la question des liens entre vieillissement de la population et logement devient une question cruciale et devient un véritable défi pour les acteurs du vieillissement, de l’habitat et de l’urbain qui doivent réfléchir à des solutions de logements spécifiquement adaptés au vieillissement dans un environnement globalement accessible.
Où va-t-on vivre quand on sera un senior à l’horizon 2030-2050 ?
Cela dépendra évidemment de l’état d’autonomie et de dépendance de chacun, de ses envies, de ce qui est possible ou pas en termes d’aménagement de son habitat.
Le rapport Intitulé « Quand les babyboomers auront 85 ans est une somme de projections pour une offre sur l’habitat adapté à l’horizon 2030-2050 » et identifie trois axes d’adaptation de l’habitat au vieillissement :
. le vivre chez soi : dans un logement classique pour des personnes autonomes,
. le vivre dans un ‘’habitat alternatif’’ : intergénérationnel, habitat partagé pour séniors autonomes type « Grandes Casas », résidences autonomie, résidences services seniors…,
. le vivre en Ehpad : quand la dépendance s’installe et que l’on n’a pas d’autres choix.
Concernant la première catégorie : les personnes autonomes, le rapport préconise l’adaptation des logements, avec la mise en place du dispositif MaPrimeAdapt qui entrera en vigueur dès 2024. Les villes quant à elles devront faire des efforts en adaptant leur urbanisme aux personnes âgées qui ont du mal à se déplacer et qui n’ont pas de voiture.
Pour la deuxième catégorie : les personnes modérément dépendantes, concerne le développement de « l’habitat alternatif » qui pourrait être une solution pour pallier au manque de logements sur les territoires où le niveau de vie est faible, ou pour les endroits peu peuplés, où faute d’alternatives, pour des personnes qui n’en ont pas besoin et sont placées en Ehpad. Est également évoqué comme solution le « déploiement de l’offre d’aide à domicile ».
Et pour la troisième catégorie : les personnes sévèrement dépendantes en situation de perte d’autonomie, pour lesquelles la création de places en Ehpad va devenir une urgence à partir de 2030. Le nombre des personnes de plus de 85 ans allant ‘exploser’ d’ici 2050 et passer à 4.8 millions. Mais pour cela, il va falloir réinventer les Ehpad en les rendant plus attractifs.
C’est à ce moment-là que commencera le ‘défi de la dépendance’.
Aujourd’hui, les personnes de plus de 85 ans ne sont pas si nombreuses (+7,5 % de 2020-2030). En revanche, leur progression sera significative +58 % entre 2030 et 2040.
Où vivront ces personnes dans les années à venir ? Comprendre l’évolution du vieillissement
La tendance est à plus de mobilité et à un retour vers les centres villes. L’étude met l’accent sur le fait que de nombreux retraités vivant en milieu péri-urbain ou rural, vendent leur maison pour louer un appartement en centre-ville à proximité immédiate des commerces, des transports en commun et des services essentiels et peuvent ainsi continuer à avoir une vie sociale active (accès aux lieux culturels, sportifs et de loisirs).
Mais pour bien vieillir à domicile, il faudra repenser le cœur des villes et :
- adapter les logements en intégrant de la domotique, du numérique,
- rendre la ville accueillante et bienveillante en axant les priorités sur la sécurité, et le bien être en concevant du mobilier urbain adapté aux personnes fragiles, en faisant aussi attention à l’état de la voirie,
- faciliter la mobilité des plus âgés (ex : mise en place de navette).
Toutefois, ce rapport montre que les plus de 80 ans ont un réel intérêt pour les résidences services. Autant de signes forts « d’une tendance à privilégier l’usage à la propriété » et « à voir le « chez soi » ailleurs que dans son domicile historique. »